Aleatoire-Immanent

Aleatoire-Immanent

Hugh à toi U.G.


 

U.G.Krishnamurti 


 

 

 

Extraits d'interview : 

 

Les gens me qualifient " d'éveillé " – je déteste ce terme – ils n'arrivent pas à en trouver d'autre pour décrire la façon dont je fonctionne. Pourtant, je souligne bien qu'il n'existe aucun éveil. Je dis cela, car toute ma vie j'ai cherché et désiré être un éveillé, et, j'ai découvert qu'il n'existe rien de tel que l'éveil, et donc, la question de savoir si untel est éveillé ne se pose pas. Je me fiche d'un Bouddha du 6è siècle, sans compter des autres prétendants qui nous entourent. Ils ne sont qu'un tas d'exploiteurs dont la prospérité dépend de la crédulité des gens. Il n'y aucun pouvoir à l'extérieur de l'homme. L'homme a créé Dieu par peur. Donc, le problème c'est la peur et non Dieu.

L'état naturel n'est pas l'état dans lequel se trouve l'homme réalisé ou divinisé, ce n'est pas quelque chose à atteindre, à accomplir ou que l'on doive faire exister ; c'est là – c'est l'état de vie. Cet état n'est autre que l'activité fonctionnelle de la vie. Par " vie " je n'entends pas quelque chose d'abstrait ; j'entends la vie des sens qui fonctionnent naturellement sans l'ingérence de la pensée. La pensée est un intrus qui s'introduit de force dans les affaires des sens. Sa motivation est le profit : elle dirige l'activité des sens pour en obtenir quelque chose et les utilise pour s'assurer de sa continuité.

Dieu est le plaisir ultime, la joie ininterrompue. Il n'existe rien de tel. Votre désir de quelque chose qui n'existe pas est la cause de votre problème. La transformation, moksha, la libération, et toutes ces balivernes ne sont que variations sur une même note : le bonheur en permanence.

Toutes vos expériences, toutes vos méditations, toutes vos prières, tout ce que vous faites, est égocentrique. Cela renforce le soi [ego], augmente son dynamisme, lui fait accumuler de la force, et donc vous emmène dans la direction opposée. Tout ce que vous faites pour vous libérer de ce soi est également égocentrique.

Il n'y a rien ici, uniquement vos données expérientielles relatives, votre vérité. Il n'existe aucune vérité objective. Rien n'existe au dehors de notre esprit ou qui soit indépendant de notre mental.

Le mental ou la pensée n'est ni votre ni mien. C'est notre héritage commun. Il n'existe rien de tel que votre mental et mon mental [en ce sens le mental est un mythe]. Il n'y a que mental ; la totalité de ce qui a été su, ressenti et expérimenté par l'homme, transmis de génération en génération. Nous pensons tous et fonctionnons tous dans cette sphère mentale, tout comme nous partageons tous la même atmosphère pour notre respiration.  

 

 

Et aussi des citations désopilantes : 

 

Un messie c'est celui qui laisse la pagaille après lui dans le monde.

[Ici, U.G. fait un jeu de mots avec deux mots anglais dont la sonorité est proche, mais dont ce n'est pas le cas en français. Il utilise le mot " messiah ", en français : " messie " et le mot " mess ", en français : " pagaille ". On pourrait néanmoins, se rapprocher du jeu de mot avec des mots français en traduisant : " Un prêcheur est celui qui ne laisse que du péché derrière lui dans le monde. "]

Les religions ont promis des roses mais vous finissez avec les épines seules.

Aller au bar ou au temple revient exactement au même ; c'est prendre sa dose quotidienne.

Le corps n'a aucune existence indépendante. Vous en êtes un squatter.

Dieu et le sexe vont de pair. Si Dieu disparaît, le sexe aussi.

Toutes les expériences, même les plus extraordinaires, sont du domaine de la sensualité.

L'homme ne peut jamais être autre que ce qu'il est. Quel que soit ce qu'il est, il créera une société qui le reflète.

L'amour et la haine ne sont pas les extrémités opposées d'un spectre ; ils sont une et même chose. Ils sont bien plus proches que deux cousins qui s'embrassent.

En se servant de modèles comme Jésus, Bouddha ou Krishna nous détruisons la capacité de la nature à créer des individus uniques.

Il serait plus intéressant d'apprendre des enfants, que d'essayer constamment de leur enseigner comment se conduire, comment vivre et comment fonctionner.

Tout ce que je peux vous garantir, c'est qu'aussi longtemps que vous serez à la recherche du bonheur, vous demeurerez malheureux.

Vous ne mangez pas de la nourriture, mais des idées. Ce que vous portez ne sont pas des vêtements, mais des marques et des noms.

Le fait est simplement que si vous n'avez pas de problème, vous en créez un. Sans problème, vous ne vous sentez pas vivant.

Cette chose compliquée que vous appelez " mental " a créé beaucoup de choses destructrices. De loin la plus destructrice de toutes est Dieu.

 La pollution atmosphérique est des plus inoffensive comparée aux pollutions spirituelles et religieuses qui ont pestiféré le monde.

La nature s'occupe de créer des individus absolument uniques, alors que la culture n'a inventé qu'un seul gabarit auquel tous doivent se conformer. C'est grotesque.   

 

 


07/04/2013


Pikaia, ou son frère

 

 

 

Cela vaut pour la centaine d'architectures qui apparurent au cours de l'explosion du Cambrien. C'est la main du hasard qui les a réunies à une trentaine, la trentaine de structures qui ont constitué la base de la vie actuelle. Pikaia a survécu à la première des grandes loteries de la vie. Il a donné naissance à tous les vertébrés, y compris Homo Sapiens, mais il aurait pu disparaître. Sa survie n'est pas la conséquence d'une meilleure adaptation, mais le fruit d'un hasard historique.

 

"La sixième extinction" R. Leakey et R. Lewin

 

Pikaia gracilens

 

 

longueur maxi : 6 cm

 

 


 

 


21/04/2013


Attention danger rouage

 

 

Si ce n'est pas certain que l'ordre naisse du chaos, celui ci est nécessaire au profit, plus ça va mal, plus ça va couter cher. Dans toute cette confusion il est utile de rappeler quelques fondamentaux, en citant, par exemple et entre autres, A. David Néel qui les a exprimés clairement dans ses premiers écrits :  

 

"L'univers est-il donc chaotique ?

En l'univers s'enchevêtrent incessamment l'action et la réaction. A de lentes périodes d'évolution succèdent des bouleversements subits. Le cataclysme, détruisant une espèce d'êtres, donne naissance à une nouvelle espèce.

L'univers n'est ni l'ordre ni le désordre, il est la vie. 

--- 

L'ennemi, c'est le Maître, quel qu'il soit.

--- 

Le but de l'homme n'est pas de servir des idées abstraites : conceptions de son cerveau qu'il érige en idoles. Il n'a pas à s'efforcer d'être bon, honnête en vue d'une fantaisie de son imagination qu'il nomme la vertu, pas plus qu'il n'a à se proposer d'éviter ou de se livrer à une autre de ses créatures chimériques appelée par lui : le vice.

---
L'homme n'a pas à chercher son but en dehors de lui, il n'a à le placer en rien d'extérieur ; hommes ou idées.
Rien ne l'oblige à se contraindre pour atteindre une fin quelconque. Il n'en a point d'autre que d'être lui même, tel que la nature la fait et de se conserver tel, en préservant son individualité contre ce qui est susceptible de l'amoindrir ou lui causer de la souffrance.
 

---
L'humanité en général, pas plus que l'individu en particulier, n'a comme but d'être grande, glorieuse, de travailler, d'être ni de faire n'importe quoi. Production de l'univers, elle a surgi un jour en lui et elle continuera d'exister jusqu'à ce que les circonstances qui ont permis son apparition venant à se modifier, elle disparaisse dans l'éternelle succession des transformations de la matière : de Cela qui est Est. "

 

 

Cette idée que l'individu aurait une part à faire, sa propre part, nous vient du temps où les êtres humains, partie intégrante de la nature au même titre que les autres êtres, se sont placés au dessus d'elle et se sont vus la soumettre, ont inventé l'agriculture, et ont commencé à s'adonner à l'exploitation de la terre, et de son biotope, pour continuer à se perpétuer.

Dans une exploitation agricole, ou industrielle, chaque individu, tel un rouage dans une machine, a sa tâche à accomplir, d'où la formule populaire : "celui qui ne travaille pas ne mange pas". C'est la soumission au fonctionnement de la machine qui est exigée des individus, sous peine de relégation et d'exclusion du groupe. 

Est aussi requise, la soumission à l'autorité exercée par la hiérarchie. Organisation du groupe en castes, en classes, que nous devons aussi au modèle conceptuel qui a été mis en place à cette époque là, où l'Homme domine la Création, qui est là pour son service, au dessus de lui sont les dieux, les esprits, "l'Esprit", les éléments et les intempéries, ce que l'homme ne contrôle pas, et en dessous de lui se trouvent les femmes, les enfants, les serfs, les esclaves, les animaux domestiques, et le territoire mis en valeur.

La nature est soumise à l'Homme, qui lui se soumet à Dieu. La hiérarchisation du monde, (Divin/Homme/Création), implique la hiérarchisation de la société, (clergé/noblesse/objets). C'est la chosification du monde, sa réification, en vue de sa domestication et de son appropriation.

 

Il n'est pas étonnant que quelqu'un comme Pierre Rabhi (PR) s'inscrive dans ce schéma traditionnel, levant comme un étendard sa fable mignonnette du petit colibri qui, "lui", fait sa part, (le "lui" est là pour la manipulation, pour le recrutement), c'est un croyant, converti au catholicisme, adhérant à la vision transcendantale et hiérarchisée du monde : Divin/Homme/Création ; et par extension à la hiérarchisation de la société : l'homme instruit, "conscientisé", doit diriger, et gérer, le troupeau des humains moins évolués ; et d'ailleurs il le trouve trop peuplé ce troupeau, je ne sais par quel bout il aimerait le dépeupler, mais remettre en cause l'organisation pyramidale de la société n'est pas dans ses objectifs, donc il approuvera la décroissance forcée imposée au "gros des troupes", et par l'essaimage de ses idées, belles, simples et bien emballées, il aidera à canaliser les velléités de révoltes, à faire accepter, et mieux : à faire désirer la "décroissance" aux appauvris de force, afin qu'il reste assez de ressources pour que les propriétaires de la planète aient le temps pour embarquer vers des cieux plus neufs. 

PR en sera récompensé en ce bas monde dans peu de temps, à moins qu'ils n'en fassent un martyr. 

 

"La règle générale est qu'il y a un profit dans la confusion; plus la confusion est grande, plus le profit est grand. Ainsi, la meilleure approche est de créer des problèmes, et ensuite d'offrir des solutions." Anonyme

 

PR, avec son discours superficiel et séduisant par ses lieux communs, apporte des solutions : acceptez, souhaitez, la décroissance, pour le bien et l'avenir de l'humanité, tout en préservant le tabou de la remise en cause de l'ordre social. Thrive, de Procter & Gamble, (trop drôle), fait la même chose en plus technologique et plus clinquant. Le "rève of life" de la consommation ne vous satisfait plus? Bougez pas, nous avons ce qu'il vous faut.

 

PR est apparemment un saint*, au sens où le "saint est dans l'amour", c'est ce qui fait son charisme.    

Mais charisme et amour n'augurent pas du fait d'être bénéfique ou nuisible à ses semblables, et encore moins en ce qui concerne les personnes qui adhéreront et suivront les idées du personnage. Voir ce qu'a pu donner le charisme et l'amour d'un Jésus Christ (JC) au fil des siècles.

Quand bien même PR serait JC, quand bien même les faits historiques des derniers 20 siècles seraient censurés, il en reste pas moins que l'histoire de la chrétienté est une suite de conquêtes et de massacres, de village rasant le village voisin, de nation détruisant une autre nation, pour la plus grande gloire de "Notre Seigneur".

Comment peut-on croire qu'il pourrait en être autrement quand des gens s'assemblent pour porter aux nues un personnage avec des idées aussi jolies soient-elles, la force du collectif qui se met en marche pour le meilleur, le fait aussi forcément pour le pire, parce que le pire est inhérent au collectif.

 

Les individus se joignent à un collectif pour échapper à leur propre misère individuelle, qu'elle soit matérielle, affective ou intellectuelle. Il en résulte que le collectif est un déni de la misère individuelle, déni élevé à la puissance du nombre de ses membres, c'est une fuite en avant violente et irrationnelle exacerbée par le nombre, une plongée grisante dans le vide, entouré de semblables à soi, poursuivis par la conscience de leurs propres misères individuelles.

Le collectif : c'est un troupeau de lemmings au jour du grand saut dans la communion finale.  

 

Qu'un militant des "Colibris" soit aveugle à la part de manipulation exposée par PR dans la fable du colibri est la démonstration de l'altération du discernement qui s'opère quand un individu devient adhérent à une idéologie. Une réaction saine pourrait être : "oui c'est de la manipulation, mais c'est pour la bonne cause", mais un adhérent n'a plus toute sa tête, une partie de son cerveau appartient désormais à une idée, à un guide, à un maître. Les asservis y sont un peu pour quelque chose dans leurs asservissements. Les maîtres, les dominants ne font que répondre au besoin de sécurité matérielle et au besoin de sens, espérés par les dominés.

La plupart des gens ont intégré en eux le fait d'être dominés et en ont fait une norme, si bien que plutôt que de s'affranchir de leur condition, ils se cherchent un Maître. Un bon Maître. "Not'e bon Maît'e". Les plus atteints seront prêts à tuer et à mourir pour lui.

 

Attention à toi petit rouage, Eichmann aussi n'était qu'un rouage, (voir Hanna Harendt), qui oui c'est vrai des fois avait des ratés : des trains n'arrivaient pas à l'heure ; et qui aurait été incapable de trucider quelqu'un pour son compte propre, qui ne nourrissait personnellement de haine meurtrière à l'encontre de personne, et qui n'a fait qu'obéir à la hiérarchie du collectif auquel il appartenait corps et âme, parce que soumis et vaguement adhérant aux idées de son chef.  

 

Au "ne travaillez jamais" des situationnistes, j'ajoute le "n'adhérez jamais" qui est dans ma nature.

 

 

" Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on 

Est plus de quatre on est une bande de cons. "

 

 

 

 

*Ajout du 8 décembre 2013, après avoir vu le film qui lui est consacré : "Au nom de la Terre, Pierre Rabhi". 

J'ai l'intuition que PR n'est pas "dans l'amour", qu'il ne ressent pas plus d'amour envers l'humanité que le commun des mortels, et que son aura de sainteté ne tient que par l'adulation que lui vouent ses fans les plus fervents. 

Il est seulement dans l'idéologie qu'il s'est forgée depuis sa jeunesse, dans la survalorisation de son égo, la vanité, l'orgueil. Le personnage cultive sa destinée messianique, ce qui en fait un moins dangereux manipulateur que s'il était doublé d'un saint.

 

 

Et ça commence à se voir : 

 

"Le cas Rabhi nié" de Joseph G. blogs.mediapart 17.04.2014

 

Rabhi l'écogourou sur le chemin de Compostage 20.04.2014

 

Pierre Rabhi et l'anthroposophie 13.03.2014

 

 


17/05/2013


Rien de connu

 

 

 

L'important, plus encore que ce qui est pensé et ce qui est dit, étant ce qui est ressenti au plus profond, l'important est ce qui est éprouvé en soi.

Par exemple : alors qu'il est facile de penser, et de ressentir, qu'il y a un Grand Architecte qui dirige tout sur Terre depuis là haut, parce qu'on colle ici un personnage connu dans une fonction précise d'organisation du monde, tout semble cohérent ; il est plus difficile de concevoir qu'il n'y a rien, pas de plan, qu'il n'y a besoin de personne pour que cela fonctionne, que les choses sont par elles mêmes et sont leur propre finalité, et qu'au bout du compte tout ce qui compose l'univers est vain et fugace. Difficile à concevoir, encore plus difficile à ressentir, et à éprouver en soi n'en parlons pas.

Mais si on s'y essaye cela ouvre des fenêtres sur des espaces immenses, et des abîmes aussi, en fait sur rien de connu.


17/05/2013


"Et l'amour dans tout ça"

 

 

"Croire au bonheur que peuvent donner les créatures, c'est folie.

Croire à l'amitié, vouloir se confier à un ami, c'est s'exposer à rencontrer un traitre, un railleur ou un indifférent.

Croire à l'amour, aimer! C'est offrir son coeur à la trahison, à l'infidélité qui le déchireront, au mépris qui le dédaignera, à la grossièreté qui en ternira la délicatesse.

Croire à la justice, à la vérité, à une haute vertu chez les hommes, c'est leur demander plus qu'il ne peuvent donner.

Nous demandons beaucoup trop aux humains, contentons nous de ce qu'ils nous donnent et ne réclamons rien de plus.

Sommes-nous donc, nous, un si grand sujet de joie pour les autres que nous exigeons tant d'eux ?

Sachons renoncer sans lâcheté à une faiblesse qui cause notre malheur.

Malheur à celui qui, dégagé de ses premières illusions cherche à s'en refaire d'autres : il passera sa vie dans la déception et les larmes.

Soyons victorieux de nous même."

"La lampe de sagesse" Alexandra David Néel


02/06/2013


Super banco

...ou la lueur d'espoir en plein jour

 

 

Vivre c'est d'abord mettre à l'épreuve sa capacité de survie, vérifier sa viabilité, puis c'est mettre à l'épreuve son environnement, tester et ressentir le monde alentour. En cas de réponse négative, à savoir que l'être n'est pas viable, ou que l'environnement n'est pas viable pour l'être, celui ci disparaîtra et n'aura pas de descendance.

Le verbe en français qui recouvre les deux sens "mettre à l'épreuve" et "ressentir", à la fois actif et passif, est le verbe "éprouver".

 

Parce que la vie n'est dans le fond qu'une expérience, pour préciser le verbe "éprouver" doit y être accoler le verbe "expérimenter".

Ensuite l'être est absolument libre de faire tout ce qui lui paraît sur le moment le plus approprié, ou ce qui va lui apporter le plus de satisfaction personnelle, et ce quel que soit le résultat final, que se soit un échec ou une réussite n'a aucune importance, l'intérêt réside seulement dans l'expérience, dans l'action d'expérimenter, ceci plutôt que cela, ou rien du tout, et ce de par son propre choix.

Nul droit de faire ou non ne tient devant la nature, nul devoir envers qui ou quoi que ce soit, aucun être vivant ne doit quoi que ce soit à un autre en particulier, la seule reconnaissance qui soit fondée est envers la nature entière, l'univers.

Bien que la vie soit fugace, courte de quelques décennies, une étincelle dans le temps, et vaine, c'est la seule danse que nous danserons, - qu'une danse elle a la même fonction : l'expression d'un talent, - en être un acteur et un témoin conscient est déjà un bonheur aussi infini que la conscience qu'on peut avoir de la vie et de l'univers. 


Mais il y a plus, au delà de la contemplation, nous pouvons aiguiser nos sens pour percevoir le recommencement et le changement permanents qui se déroulent sous nos yeux, et, pour saisir ces petits riens qui font le plaisir de vivre... être à l'affût.


11/07/2013


Lieu d'ébauche

... ou "le débauche"

 

 

Pour résumer, tout ce dont je peux être sûr :


Tout ce qui compose un être vivant, et donc un être humain, vient de la Terre.

Tous, ne sont que poussières assemblées éphémèrement en pâtés humides,

La conscience, ainsi que la conscience de son individualité,

dont certains sont équipés est un talent,

une propriété qui s'est développée en un talent.



Ni sa position dans la chaîne alimentaire, ni son niveau d'intelligence,

ne font qu'une forme de vie serait supérieure à une autre.

Pas plus que l'atome d'uranium n'est supérieur à celui d'hydrogène.

l'espèce humaine n'est pas au dessus de la biosphère,

il n'y a pas d'espèce "élue", juste une qui s'impose pour quelques temps,

de même il n'y a pas d'espèce divine au dessus de l'homme.


C'est de nous être placé au dessus de la nature 

quand nous avons commencé à nous adonner à l'agriculture,

et à créer des sociétés hiérarchisées,

qui a engendré chez nous l'idée de transcendance.

Ce lien de verticalité a remplacé celui d'appartenance à la nature,

la conscience du fait d'en faire partie intégrante, 

et nous a fait créer des entités aux pouvoirs terribles 

pour nous dominer nous, et à qui nous soumettre.


Le cerveau performant dont l'homme se flatte

l'incline à prendre les autres êtres vivants pour des cons 

et par sens de la justice, lui fait craindre une entité résidant

dans les cieux qui serait plus douée que lui.


L'homme est de la terre qui pense, ou plutôt de la terre qui rêve.

C'est de la terre qui vit dans un rêve, dont l'existence se déroule dans un rêve.

Si la réalité vous intéresse, tentez de la voir comme

si vous étiez n'importe quoi d'autre qu'un être humain, 

c'est à dire en oubliant la légende, le storytelling,

qui soutient votre personnalité.


S'il peut être intéressant de jouir de sa conscience

en tant que conscience humaine, 

il peut être aussi profitable de la ressentir

en tant que simple être vivant, d'abord animal, 

parce que nous sommes d'abord animal, mais aussi végétal, 

parce que notre corps est pour grande partie végétal par ce qu'il contient.

Et parce que nous sommes encore plus un assemblage

de particules minérales, il peut être encore plus épanouissant

d'expérimenter notre conscience comme minéral. 

Faire l'expérience d'être un "cristal qui songe".


Poussières nous fûmes, poussières nous serons. 

Nous pouvons être sûrs que la vérité n'est pas sur un nuage dans les cieux, 

et que par ailleurs la réalité s'exprime dans n'importe quel grain de poussière.


04/09/2013


Zénith (plus rien) nadir

... ce dont je peux être sûr, la suite

 

 

Quand la liberté d'expansion est possible, l'individualité, - c'est à dire le fait que la vie s'exprime à travers des individus -, découle de la nécessité qu'a la vie d'éprouver ce qui environne le vivant. 

La vie a besoin pour se perpétuer de s'expandre partout où elle peut, l'expansion est le moteur de ce qui est vivant, cette expansion se réalise en éprouvant ce qui environne l'être vivant, par tâtonnements, un peu à gauche un peu à droite, elle se manifeste par le mouvement, par la conquête, expansion dans l'espace ou expansion de la conscience, c'est toujours en vue de l'occupation d'un nouveau territoire.
La condition pour que la vie mette en oeuvre cette expansion est la liberté. La liberté de repousser plus loin les limites.

 

L'élément le plus à même de profiter de cette liberté pour éprouver son environnement afin d'en chercher les limites est l'individu. 
L'individu, c'est à dire l'être vivant autonome, animé par son besoin d'expansion, mu par sa pulsion d'éprouver, usant de ses facultés d'adaptation, jouissant de toute la liberté que lui permet l'environnement, est le meilleur propagateur de la vie.

Dans l'expression "mon corps m'appartient" seul le terme "corps" est réel. Le corps que je dis mien ne m'appartient pas, il m'a été prêté par "la vie sur terre" pour un temps restreint avec comme prix du loyer à payer la tâche de l'entretenir, de le nourrir, de faire vivre tout les organismes qui le composent. Mon corps n'est pas non plus mien parce que JE n'est qu'une oeuvre de fiction. JE est comparable à un personnage de roman, ce qui ne veut pas dire que JE joue un rôle et que ce rôle n'est pas moi, au contraire, la personnalité ainsi construite est authentique et sincère. JE est une construction, et de plus pour une bonne part "ce sont les autres qui nous font".

 

La faculté qu'a le cerveau à se voir comme un individu et à mouvoir celui ci à droite ou à gauche, ne fait pas de l'individualité autre chose qu'un système de guidage personnel autonome, avant d'être un masque de théâtre le temps d'une passionnante improvisation.
Qui sont les vrais acteurs derrière ce masque ? Quelques histoires de lointains ancêtres, quelques archétypes, quelques espèces disparues, quelques gènes, "la vie sur terre" depuis quelques centaines de millions d'années, quelques formes de vie primaires, quelques axiomes, quelques forces, et le temps.


De même que l'individu est une forme performante qu'a trouvée la vie pour se répandre, le fait est que quand cet individu est pourvu d'une conscience, et par conséquent de la conscience de son individualité, il améliore ses capacités d'éprouver, ses possibilités d'expansion, et surtout il augmente ses facultés d'adaptation, parce qu'il a alors le pouvoir d'interagir avec son environnement.

La conscience de mon individualité est en fait un outil bien pratique pour faire face à l'adversité. Au même titre que savoir courir vite permet d'échapper aux crocs et aux griffes. Ceci dit, une fois à l'abri du danger, qu'il est doux de pouvoir jouir de la conscience de son individualité, mon corps permet à la vie de s'exprimer en et à travers lui, et en récompense ma conscience se satisfait d'éprouver la vie, de ressentir la douceur de vivre, la joie d'appréhender le monde autour, d'expérimenter de nouveaux plaisirs.

Ca dure ce que ça dure, autant festiner.


06/09/2013


[5] L'observateur en soi

 

 

Lien pour voir la vidéo de 21', dont le partage est bloqué,

depuis le site commercial dédié à Selim Aïssel, dont 

" on dit ... qu’il est le dernier Maître de Sagesse vivant."  Lms*

* Laissez moi sourire

 

Néanmoins d'autres vidéos sur ce site exposent de façon didactique

les fondamentaux du point de vue transcendantal, (spirituel, verticaliste).  

 

"La création de l'observateur en soi" par Ennea Tess Griffith

 







 




21/09/2013


Devenir autonome ?

 

 

 

A ceux qui veulent devenir autonomes.

Mettre en pratique votre désir d'autonomie, c'est commencer par :

- renoncer à chercher votre berger telle une brebis égarée en manque d'un troupeau,


- vous abstenir de réclamer un guide pour vous montrer la voie, qui va vous cadrer dans la sienne de voie,


- abandonner votre quête d'un Maître à qui vous soumettre pour jouir d'une illusion de sécurité aux dépens de votre liberté,


- cesser de vouer un culte à telle personnalité charismatique qui ne vise que votre asservissement à sa personne ou à son idéologie,


- vous retenir d'adresser vos louanges à tel ou tel que vous tenez pour un saint alors que c'est un être humain avec ses propres motivations,


- vous dispenser de suivre le bienfaiteur de l'humanité du moment, et plutôt essayer de comprendre quels sont les intérêts en jeu pour le faire passer pour tel.



              Depuis des siècles beaucoup d'être humains ont sacrifié leur vie, ont gâché la vie de leur semblables, certains en sont morts, certains ont dû tuer, parce qu'ils ont suivi aveuglément un guide, parce qu'ils ont mis leur confiance en un berger... Il n'y a pas de bon guide, il n'y a pas de bon berger. 

Guides, bergers, comme les loups, vivent aux dépens des troupeaux qui sont sur leur territoire.

 C'est être encore immature de chercher sage, saint et héros, en dehors de soi.
 

 Mais si vraiment vous ne pouvez pas vous passer d'aduler un personnage, alors je vous propose celui ci :   Mr. Johnny Barnes,  à qui on ne peut reprocher de manipuler l'autre afin de le dominer et l'asservir, quoiqu'en lui édifiant une statue de son vivant la collectivité vient de reconnaître son pouvoir.

Si donc l'adeptat est votre vocation, si vous ne pouvez pas vous passer d'exprimer votre besoin de dévotion, tâchez au moins de vous mettre sous la houlette d'une personnalité à l'idéologie au moins aussi inoffensive que celle de Johnny Barnes.

 

 

Pour être autonome, créez votre propre étoile et suivez la.


Je vous aime.

 

 





 

 

 


28/12/2013


"La fabrique des derniers hommes"

 

 

 

Dans l'émission Terre à terre de Ruth Stégassy sur France Culture  

La notion de progrès face aux crises économiques, sociales et écologiques...
Avec : Aurélien Berlan, agrégé de philosophie,

auteur du livre "La fabrique des derniers hommes" (La Découverte)

 

 Terre à terre : La fabrique des derniers hommes, à réécouter sur France Culture.fr 

 

Terre à terre : La fabrique des derniers hommes, en fichier mp3 à déziper

 

La fabrique des derniers hommes : retour sur le présent avec Tönnies, Simmel et Weber  

 

Présentation de l'éditeur. 

Curieuse époque que la nôtre, où le « progrès » - la transformation des conditions de vie liée aux applications sociales de la science - n'a jamais été aussi rapide, mais où seuls quelques idéologues croient encore que nos enfants auront une vie meilleure. Car les crises économiques, sociales et écologiques s'accumulent sans fin. Ce paradoxe s'éclaire si l'on revient à l'aube de notre temps, à l'époque où le capitalisme industriel, l'État bureaucratique et la science organisée se sont brutalement mis en place, et aux diagnostics historiques de ceux qui ont cherché à en saisir les implications pour la vie humaine.

Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies ont identifié avec une lucidité implacable les pathologies constitutives de notre époque : la marchandisation générale, l'érosion du lien social, la perte de sens et de liberté liés à l'emprise des organisations bureaucratiques. Tout l'intérêt de leur sociologie est d'analyser ces évolutions en se demandant, concrètement, quel monde elles créent et quels types d'être humain elles engendrent. Ce faisant, ils mettent en évidence des aspects de la modernité capitaliste en général négligés, car trop intimement liés à ce qu'elle a fait de nous.

 

Grâce à ce détour, on pourra se défaire des illusions véhiculées par ceux qui continuent de prôner, malgré tout, les vertus de la croissance et du développement industriel, ou qui annoncent que nous serions enfin sur le point d'accéder à la « société postindustrielle ». Telle est la condition pour être à la hauteur des tâches qui incombent aujourd'hui à celles et à ceux qui n'ont pas renoncé à l'idée d'émancipation. (présentation de l'éditeur)


30/03/2014