Aleatoire-Immanent

Aleatoire-Immanent

Le vent décoiffe la prairie

 

 

 

Une autre définition de l'être vivant, - différente du château de sable sur la plage avec son petit drapeau planté dessus pour symboliser la légende qu'il incarne -, est celle du brin d'herbe. Que sommes nous d'autres, comme chaque être vivant de cette planète, qu'un brin d'herbe, qui croît, qui vit, qui se fane, au bout d'un certain temps.

 

 

 

Bien sûr nous, les animaux, pouvons bouger, nous déplacer, mais nous sommes tout comme le brin d'herbe qui ne pourrait vivre sans être relié au sol, entièrement reliés, dépendants, intrinsèquement partie de notre environnement. Comme le brin ne pourrait être arraché au sol sans mourir, nous ne pouvons pas nous passer de l'oxygène de l'air plus de quelques minutes, nous ne pouvons nous passer de boire plus de quelques jours, et de manger quelques semaines, sans nous faner et mourir.

 

 

 

Le fait que la nature nous ait fait individu, capable de nous déplacer à l'intérieur de la biosphère, ayant conscience de notre environnement, ne nous sépare aucunement de celui-ci.

 

 

 

Qui nous dit que le brin d'herbe n'a pas une sorte de conscience de lui-même ? Quoiqu'il en soit, la supériorité que nous pourrions ressentir en nous comparant au premier brin d'herbe rencontré est illusoire. Et bomber le torse en nous frappant la poitrine avec nos petits poings ni changera rien.

 

 

 

Chaque être vivant n'est qu'un élément de la vie sur Terre, ainsi que la moindre des cellules est un élément du corps dans lequel elle vit, que se soit un humain ou un brin d'herbe.

 

 

 

Que nous nous agitions comme des fous, que nous disions "je', que nous suivions le chemin que nous avons décidé, que nous menions notre vie propre, personnelle, individuelle, n'y changera rien, chacun, chaque être, chaque cellule, n'est qu'un élément de la vie sur Terre, et rien d'autre. Ce brin d'herbe peut bien se raconter l'histoire à laquelle il aime croire, l'histoire qui lui fait plaisir, la légende qui le valorise à ses propres yeux, il n'est rien d'autre qu'un élément infime, vivant un cours laps de temps, le temps de se perpétuer.

 

 

 

Un éphémère pressé de transmettre les gènes qu'il porte, dans cette lutte qui est le point commun de tout ce qui vit, lutter contre l'entropie, contre le passage du temps. Le vivant n'est composé que d'éléments qui ont trouvé le moyen de se perpétuer. Non pas que des éléments aient cherché à se perpétuer, il n'y a pas de désir, de volonté de vivre, de la part d'éléments non encore vivants, mais parce que certains ont développé ce potentiel, ils sont devenus le vivant.  

 

 



12/07/2017