de moi
Thèmes en 40 caractères
0
décrire_tout_un_univers_en_40_caractères
peut_dire_tout_un_monde_en_40_caractères
___________________________________________
1
an_après_an_&_la_graine_contient_l'arbre
les_péripéties_choisissent_le_bon_grain
c'est_s'il_y_a_l'opportunité_que_ce_soit
assemblage_composition_selon_opportunité
les_vicissitudes_font_les_accommodements
2
songes_et_pensées_sont_des_sous-produits
rêves_&_idées_sont_ils_des_sous-produits
reconnaître_les_fruits_des_sous-produits
la_différence_entre_fruit_et_conséquence
la_différence_entre_fruit_&_sous-produit
3
souhaite_à_personne_de_vivre_sous_cloche
4
perception_bornée=interprétation_biaisée
perception_bornée=interprétation_faussée
limited_perception=skewed_interpretation
limited_perception=biased_interpretation
5
tout_est_art,_la_nature_est_inaccessible
tout_est_art,_la_nature_file_évanescente
construction_partout,_primordial_discret
construction_partout,_primordial_censuré
fabrications_partout,_nature_évanescente
fabrications_partout,_quiddités_furtives
6
gens_avec_carences_béquilles_et_grandeur
déficience_béquilles_et_grandeur_réunies
carences_et_béquilles,_et_aussi_grandeur
7
de_l'immanence_&_du_déroulement_du_temps
8
sage,_héros_et_saint_sont_dans_un bateau
9
futur_ni_pire_ni_meilleur_mais_différent
autre_ni_pire_ni_meilleur_mais_différent
10
sans_le_feu:_nous_faisions_plus_long_feu
11
seule_raison_d'être_de_la_vie_:_éprouver
raison_d'être_de_l'être_vivant:_éprouver
la_raison_d'être_de_ce_qui_vit:_éprouver
12
éprouver_la_vie_et_appréhender_l'univers
éprouver_la_vie_et_appréhender_le_monde
éprouver_la_vie_&_appréhender_la_réalité
13
avec_ce_que_je_suis,_ma_liberté_&_ma_vie
with_what_I_am,_my_freedom_&_my_lifetime
14
ni_droit_ni_pouvoir,_pour_&_sur_personne
15
fugacité,_vanité,_gigantesque_est_la_vie
fugacité,_vanité,_la_vie_est_gigantesque
fugacité_&_vanité,_vivre_est_gigantesque
fugacité,_vanité,_être_vivant_est_exquis
fugacité,_vanité,_le_périple_est_épatant
16
au_début_fut_non_le_verbe,_mais_l'action
au_début_est_non_le_verbe,_mais_l'action
17
joie_de_l'action,_lueur_dans_une_rêverie
18
tout_être_vivant_mijote_ce_qui_l'arrange
tout_être_vivant_édifie_ce_qui_l'arrange
19
comprendre,_cela_transforme_ce_qu'on_est
20
aucun_doute_quoiqu'on_pense_on_se_trompe
21
"je"_est_une_légende,_le_père_noël_aussi
22
"ne_travaillez_jamais",_n'adhérez_jamais
23
de_la_profondeur_extraire_de_la_légèreté
de_la_légèreté_extraire_de_la_profondeur
extraire_de_la_légèreté_de_la_profondeur
24
je_n'est_rien,_mais_est_tout_ce_que_j'ai
25
délestage_de_superfétatoires_encombrants
26
ça_dure_ce_que_ça_dure_:_autant_festiner
27
autant_qu'un_brin_d'herbe_dans_la_plaine
brin_d'herbe_bercé_par_sa_légende_bornée
Verticalité et horizontalité
"A la verticalité, au transcendant, à la vérité,
on oppose l’horizontalité, l’immanent, l'aléatoire :" le réel"*.
(*dans le texte d'origine : "le relatif excessif",
je veux bien croire que le réel apparaisse
comme excessivement relatif, dans notre monde
s'en serait presque sa définition a priori)
"C'est toute la vie collective qui, de ce fait, bascule.
Elle ne se soutient plus d'un ordre préétabli
qui transmet des règles, mais d'un «ordre»
qui doit émerger des partenaires eux-mêmes."
Réécriture d'un texte qui m'a ouvert sur la compréhension
des concepts de verticalité et d'horizontalité,
idées qui avaient heurté le mur de mon esprit un soir de Noel,
où celui d'horizontalité m'a été, par intuition, attribué.
Aléatoire et immanent, qui sont dans le titre de ce blog où
je retiens quelques pensées pour ne pas qu'elles s'échappent,
constituent pour moi, aujourd'hui, les deux termes
les plus précis pour tenter de qualifier le réel.
L'illusion fuis,
> est l'étoile que je <
la réalité suis,
baladé, trimbalé, par les fictions.
Un monde se lève en nous...
qui nous emporte
L'Homme est un loup surtout
pour sa propre personne,
étant la première victime de sa légende perso,
cette histoire fabriquée
pour rendre cohérente sa personnalité,
ce tissu de fables qui formate
sa capacité de discernement.
Au début est l'action
La fonction crée l'organe,
mais l'outil crée la technique :
en vivant dans les arbres,
les primates ont développé la main
pour s'accrocher aux branches ;
puis en cultivant d'autres applications
à cette main, l'intelligence s'est accrue.
Le progrès technique est apparu.
Sans la main pas besoin d'intellect.
L'opportunité sollicite une action,
la fonction crée un organe,
l'outil incite à une technique,
la maîtrise ouvre des opportunités.
Il est, quand il y a, ou il y eut,
une opportunité que cela soit.
Ballet d'étourneaux
Il me semble bien que le monde mental est en grande partie,
(hors la part principale servant notre survie, notre homéostasie,
notre adaptation et notre perpétuation),
un sous-produit de notre cerveau créant des pensées 24h/24,
de même nature que ce qu'on évacue tous les jours.
Une façon d'exprimer des facultés, un trop plein de talents,
comme les vols en formation des étourneaux
exécutant des ballets inlassablement
expriment leur dons, leur aptitudes,
et leur jouissance d'exister.
Les vols des étourneaux, ainsi que les pensées,
sont des sous-produits, dont l'effet est d'exprimer
et d'évacuer, un surplus d'énergie, de vitalité,
en unifiant les individus dans une activité commune.
Ce faisant, le groupe, l'espèce, envahit ainsi l'espace,
occupe son domaine attitré, crée son univers propre.
Les feuilles mortes (sous-produit) couvrent le sol,
colonisent et marquent le territoire autour de l'arbre.
Tout comme les étourneaux virevoltent sur du vent,
le cerveau humain pense, rêve, sur une perception réduite
et une interprétation biaisée du monde, sur une fiction.
Un du tout
Ce qui est en haut serait comme ce qui est en bas ?
Sans différence entre haut et bas ? Haut égal bas ?
C'est tout simplement qu'il n'y a ni haut, ni bas :
tout est au centre de tout,
tout est au milieu de tout.
Il n'y a pas de plan supérieur à un autre,
il n'y a pas de hiérarchie des mondes,
comme le divin qui serait supérieur à l'humain,
qui serait lui supérieur à l'animal,
lui même au dessus du végétal,
supérieur au minéral, etc etc.
Notre corps, fruit de milliard d'années,
est un assemblage, une composition,
d'éléments de tous les différents règnes,
où les micro organismes sont plus nombreux que nos propres cellules.
Chaque être transporte la Terre des origines
transformée par le rayonnement solaire.
Nous sommes issus du bouillon de culture "Terre",
nous sommes composés de ce bouillon de culture,
et nous sommes ce bouillon de culture.
Le jouet que nous avons sous le crâne,
le cerveau, nous enseigne l'unicité,
l'unicité de notre personne, de notre monade,
et l'unicité de notre vie, de notre existence,
mais dans une autre espèce ce paradigme
peut être tout autre, où l'être vivant se voit comme partie
d'un ensemble plus grand, une cellule d'un corps composé de milliards d'autres, et où la durée de vie d'une cellule n'a aucun sens tant que l'ensemble survit.
Notre conscience de l'unicité, de notre personne et de notre vie,
ne doit pas nous masquer qu'il n'y a pas de séparation
entre tout ce qui compose la planète "Terre".
Il n'y a pas de séparation, tout est relié,
pas besoin de s'inventer des religions, des idées flatteuses,
pour éprouver ce lien, une simple largeur de vue,
épurée au maximum de préjugés, le permet.
S'il y a bien des structures complexes,
aucune n'est fermée, ce qui me fait dire que
monade, et Monade, sont des objets fabriqués.
"Je" est un artefact, et le grand "Manitou" aussi.
Nous sommes autant un individu
qu'un château de sable sur la plage
avec un drapeau planté dessus
pour personnifier l'histoire
que se raconte notre cerveau.
Sens et raison d'être
Eprouver la vie.
Cultiver l'ouverture d'esprit,
la largeur de vue,
la profondeur du raisonnement,
la légèreté de l'intuition,
pour franchir les murs de l'illusion,
déconstruire les temples de la fiction,
& appréhender, entrapercevoir la réalité.
Just' trois
En naissant la nature nous lègue seulement trois éléments que nous pourrions qualifiés de fondamentaux et d'inaliénables :
- notre corps, avec notre cerveau et notre personnalité,
il est couramment admis que personne n'a à nous amputer d'une partie de notre corps, n'a à nous "laver" le cerveau, ou n'a à mettre notre personnalité sous influence;
- notre durée de vie, le temps que nous passerons sur cette terre,
que même si nous en ignorons la durée, personne d'autre que nous n'a à y mettre fin avant son terme;
- notre liberté, la nature ne nous fait pas esclaves,
nous ne naissons pas enchaînés, il est naturel de penser que personne n'a à nous priver de notre liberté.
Je ne vois rien d'autre qui puisse être aussi important, à la fois commun et propre à chaque être humain qui vient de naître.
Tout le reste est légende, légende, ou "légende".
Il est à noter que :
- celui qui attente à notre intégrité, est qualifié de tortionnaire, de bourreau,
- celui qui met fin à notre vie, de meurtrier, d'assassin,
- ou celui qui asservit ou emprisonne, d'exploiteur, d'oppresseur, de négrier, de geôlier,
et que le plus souvent et de loin, il agit dans le cadre d'un collectif,
pour le compte d'un groupe, d'une organisation légale ou non,
soumis à une chaîne de commandement,
et rarement pour son propre compte.
Le colibri et le canadair...
ou la manipulation en étendard
"Initialement appelé Mouvement pour la Terre et l'Humanisme,
Colibris tire son nom d’une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d'eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »"
Je ne suis pas un colibri qui se veut faire aussi gros qu'un canadair.
Bien que je comprenne la satisfaction personnelle ressentie
en accomplissant sa "petite part", j'y vois aussi orgueil et vanité.
L'altruisme est une des façons de valoriser soi et ses croyances,
à ses propres yeux et à ceux des autres.
La seule raison d'être de ce qui vit est d'éprouver la vie, et le monde,
toute autre "mission à accomplir" n'est que construction, fabrication,
sous-produit d'un mental créant des pensées 24h/24,
de même nature que ce qu'on évacue tous les jours.
Répandre l'idée de "faire sa part" est de la manipulation,
pour amener l'individu à participer à une action collective,
visant à promouvoir le système de croyances de ceux
qui en sont à l'origine, à soumettre l'individu à ce même
système de croyances, et à asservir les consciences à
des valeurs posées comme incontestables.
Toute injonction de "mission à accomplir" ressort de la manipulation.
Quand c'est pour se motiver soi-même, se donner une raison de vivre,
chacun se dote des béquilles qu'il a sous la main.
Mais quand l'objectif est d'embrigader autrui, en le culpabilisant au passage,
c'est de la manipulation de base, qui agit sur moi comme un répulsif.
La fable est émouvante à faire pleurer, bien manipulatrice,
les personnes qui s'y laissent prendre trouveront leur bonheur
en suivant le troupeau conformiste de la bonne conscience.
Un incendie n'est pas arrêté par des gouttes d'eau,
il finit de sa belle mort quand il n'y a plus rien à brûler,
d'où l'allumage de contre-feux pour lui couper les vivres.
Les processus vont jusqu'à leurs termes, avec ou sans colibri.
Ce que j'apprécie chez les Témoins de Jéhova c'est leur :
"Bonjour, nous sommes les Témoins de Jéhova"
Ce qui est sournois chez Pierre Rabhi et ses frères (colibri, nef, terre de liens, etc)
est qu'ils avancent masqués, et qu'au lieu de déclarer :
"Bonjour, nous sommes les Anthroposophes,
adeptes de l'enseignement révélé de Rudolf Steiner,
nous sommes croyants, fondamentalistes, créationnistes et racialistes",
ils se présentent plein de bons sentiments écolos, quasi gauchos,
des petits saints qui font leur petite part pour le bien de l'humanité...
alors qu'ils ne font que recruter pour leur paroisse.
https://aleatoire-immanent.blog4ever.com/le-colibri-manipulateur
De fanion à fanion...
ou l'art de se faire des amis
Faut pas m'en vouloir si je n'adhère pas aux belles idées, je ne vois en elles que de beaux romans, que de belles histoires...
Ne m'en veux pas si je ne crois pas aux mythes, ils ne sont pour moi que des contes puérils, et ne peuvent m'asservir...
Ne me tient pas rigueur de ne pas éprouver la foi, ou plutôt les fois puisque chacun a la sienne, je ne suis pas un homme de foi, mais de doute absolu (et c'est plus planant que la foi)...
Pardonne-moi de ne pas partager de valeurs morales, ces breloques qui font se croire digne, et gonfler le jabot...
Veuille m'excuser de ne ressentir le besoin d'aucune loi, la seule que je m'autoriserais serait : "ni droit ni pouvoir pour et sur personne", mais elle n'est pas pour demain...
Ne m'en veux pas de traiter toute pensée, toute idée, toute théorie, avec circonspection, à la manière d'un chasseur qui renifle les fèces laissées par un animal, car elles sont de même nature, un sous-produit de la digestion pour les unes, un sous-produit de l'activité cérébrale pour les autres, un autre de leurs points communs étant d'exhaler des effluves plus ou moins agréables... mais les goûts et les couleurs...
Ne me condamne pas de ne respecter aucune croyance, ce ne sont que des béquilles qui nous aident à nous tenir debout et à vivre dans un monde virtuel à notre image, des béquilles qui nous portent certes mais qu'on traine aussi comme des boulets...
Ne me jette pas la pierre si je dénigre toute conviction, ces voiles que nous tendons devant nous pour ne pas voir la réalité, ce qui est vain puisque de toutes façons il nous est difficile d'appréhender la réalité ...
Ne m'envoie pas en stage de rééducation parce que j'ai dit non à la transcendance, que je suis libre de la dépendance au flux sensé ruisseler depuis les sphères célestes jusqu'à mon humble esprit, quand ce n'est que notre propre énergie qui nourrit ces hauts lieux imaginaires...
Ne me dénonce pas au commissaire politique local si je refuse de faire allégeance au bienfaiteur de l'humanité du moment parce que je vois la misère dans son jeu...
Pitié, ne me colle pas au poteau parce que je ne veux pas échanger mon baril de lessive pourrie mais bien à moi, contre deux barils d'une marque qui m'est inconnue et qui me parait de qualité suspecte...
La meilleure définition de l'être vivant que j'ai en ce moment est celle ci : un pâté de sable humide, un château de sable, sur la plage, certains sont quasi immobiles leur vie durant comme les végétaux, d'autres sont animés, c'est à dire qu'ils se déplacent, mais en fait c'est toujours un pâté de sable, constitué exactement des mêmes éléments que la plage, d'autres encore en plus arborent un petit drapeau, une bannière à leur couleur personnelle, un petit drapeau qui personnifie l'histoire que ce raconte à lui même et à son environnement, le cerveau (situé dans la partie supérieure, quand même) du pâté de sable.
Même que des fois il s'agit d'un calicot publicitaire vantant un livre, "achetez mon livre" mais le plus souvent "lisez ce livre, il contient la vérité révélée", quand le pâté de sable s'est trouvé une vocation de pâté-sandwich, à moins que ce ne soit un destin de sandwich au pâté, si le pâté de sable se fait bouffer son destin par l’entité à laquelle s'est vendu son fanion.
Alors je t'en prie, un peu d'humilité, nous ne sommes pas grand chose, mais c'est tout ce que nous avons. Nos pensées sont un sous produit, du caca, des feuilles mortes si tu préfères, elles s'envolent dans les airs, oui et c'est beau, mais elles sont vouées à la décomposition, au compostage, elles n'ont rien de sacré, elles n'ont pas à être vénérées, elles méritent au mieux quelques applaudissements, mais le plus souvent un éclat de rire moqueur suffit, avant l'oubli,...et le recyclage futur.
Les êtres réclament notre bienveillance, les pensées y ont droit autant qu'à une feuille de journal.
Ce qui ne veut pas dire que les pensées n'aient aucune force, ou importance,
bien au contraire, notre monde humain mené par l'irrationnel est entièrement contrôlé par les idées, et certaines ont force de loi, c'est dire le malheur qui nous accable.
Je ne se mesure pas la grandeur d'une personne à ses idées,
quoique qu'elles puissent être envoutantes,
je ne la mesure pas à ses imperfections,
quoique qu'ils puissent être attendrissantes,
je ne la mesure pas non plus à ses stratégies de préservation de son individualité,
quoique qu'elles puissent être étonnantes,
je ne mesure pas la grandeur d'une personne ,
parce que chaque être est grand à sa propre mesure.
Entre pâtés de sable prenons soin de nous,
et rions de nos petits fanions que nous agitons comme des fous.
[4] Evidences, évidences !
Il y a quelques dizaines de siècles nos ancêtres ayant épuisé la faune et la flore sauvages dont ils se nourrissaient, ont été contraints par la crise alimentaire qui s'en suivit, de se courber vers le sol pour y cultiver des plantes nutritives, céréales et légumineuses.
C'est ainsi que ceux qui passaient leur temps de façon ludique en chasses et en cueillettes, vivant quasiment au jour le jour, sans stock important, ont été réduits à devoir gratter la terre en plein soleil, à transporter sur leur dos terre, pierres, bois, récoltes et eaux, et à édifier greniers et silos pour y stocker en réserve pour l'année, la production de leur besogne.
Ils ont construit une palissade autour du village pour sécuriser la réserve de vivres contre ceux qui avaient fait une mauvaise récolte, ou qui n'avaient pas de terre à exploiter. Ils ont formé une milice pour garder le mur d'enceinte, ils ont hissé un capitaine au poste de commandement, et qui a fini par exiger que ceux qui n'étaient pas soldats, le nourrissent lui et ses hommes, échappant ainsi aux corvées qui sont le lot des travaux agricoles. Car il est fréquent, devant une activité pénible, de se tourner vers ceux qui ne pourront pas refuser de s'y astreindre, les plus faibles.
Une oligarchie est née, rackettant en échange de sa protection, une mafia organisée ensuite en une aristocratie. Les castes se sont figées, celui dont le père creuse la terre, creusera la terre, et celui dont le père est armé, sera armé, et vivra du travail des autres.
L'organisation est la même chez ceux qui se sont fait éleveurs nomades de grands troupeaux, grâce au cheval. Le stock ici est le cheptel, et la primeur est laissée à ceux qui ont la charge de sa protection face aux menaces extérieures.
Adversités qui peuvent être matérielles, tel un clan voisin ennemi, ou irrationnelles, comme la mauvaise disposition des dieux.
L'objectif est la gestion, et la préservation, du stock d'une année sur l'autre ; son accaparement, sa protection, et sa redistribution. L'activité ludique du chasseur-cueilleur dans la nature est devenue l'obsession de profit pour le thésauriseur de blé, le jeu violent de "chien de berger" pour le milicien, et le servage pour la grande part du reste de la population, qui du point de vue des maîtres fait depuis longtemps partie du stock à gérer.
Depuis l'invention de l'agriculture les groupes humains sont basiquement organisés sur le modèle de l'exploitation agricole : une ressource sur un territoire à faire mettre en valeur par une force de travail, contrainte si besoin, à l'aide de matériel et de savoir faire, pour un rendement maximum.
La tâche la plus importante pour les propriétaires étant la gestion de la main d'oeuvre : elle se doit d'être soumise et appliquée à son emploi, et ce qui est moins mis en avant : elle se doit de rester dans sa condition modeste, elle ne doit pas bénéficier du même niveau de vie que ses maîtres, pour la raison principale que les ressources étant limitées elles leur sont réservées en priorité.
D'où à travers l'histoire, les régulières périodes de faillites, où les petites gens qui avaient réussi à gagner un peu d'aisance sont contraints de brader leur lot à ceux qui sont "trop gros pour choir". Pour préserver la postérité des dynasties, le reste de l'humanité subit de manière cyclique une décroissance forcée, ou volontaire pour les sages, et les serviles.
Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis l'esclavage brutal, les nombreuses techniques de manipulation des individus et des groupes pallient efficacement aux fouets et aux chaînes. Aujourd'hui les récoltes sont engrangées dans les paradis fiscaux.
"Car une évidence historique dont on ne veut rien savoir dans le spectacle n’est plus une évidence."
Comment pense la classe dirigeante, de Raul Zibechi dans la Jornada
La pathologie de la riche famille blanche, de Chris Hedges dans le Partage