Soula
Verticalité et horizontalité
"A la verticalité, au transcendant, à la vérité,
on oppose l’horizontalité, l’immanent, l'aléatoire :" le réel"*.
(*dans le texte d'origine : "le relatif excessif",
je veux bien croire que le réel apparaisse
comme excessivement relatif, dans notre monde
s'en serait presque sa définition a priori)
"C'est toute la vie collective qui, de ce fait, bascule.
Elle ne se soutient plus d'un ordre préétabli
qui transmet des règles, mais d'un «ordre»
qui doit émerger des partenaires eux-mêmes."
Réécriture d'un texte qui m'a ouvert sur la compréhension
des concepts de verticalité et d'horizontalité,
idées qui avaient heurté le mur de mon esprit un soir de Noel,
où celui d'horizontalité m'a été, par intuition, attribué.
Aléatoire et immanent, qui sont dans le titre de ce blog où
je retiens quelques pensées pour ne pas qu'elles s'échappent,
constituent pour moi, aujourd'hui, les deux termes
les plus précis pour tenter de qualifier le réel.
L'illusion fuis,
> est l'étoile que je <
la réalité suis,
baladé, trimbalé, par les fictions.
Un monde se lève en nous...
qui nous emporte
L'Homme est un loup surtout
pour sa propre personne,
étant la première victime de sa légende perso,
cette histoire fabriquée
pour rendre cohérente sa personnalité,
ce tissu de fables qui formate
sa capacité de discernement.
Au début est l'action
La fonction crée l'organe,
mais l'outil crée la technique :
en vivant dans les arbres,
les primates ont développé la main
pour s'accrocher aux branches ;
puis en cultivant d'autres applications
à cette main, l'intelligence s'est accrue.
Le progrès technique est apparu.
Sans la main pas besoin d'intellect.
L'opportunité sollicite une action,
la fonction crée un organe,
l'outil incite à une technique,
la maîtrise ouvre des opportunités.
Il est, quand il y a, ou il y eut,
une opportunité que cela soit.
Ballet d'étourneaux
Il me semble bien que le monde mental est en grande partie,
(hors la part principale servant notre survie, notre homéostasie,
notre adaptation et notre perpétuation),
un sous-produit de notre cerveau créant des pensées 24h/24,
de même nature que ce qu'on évacue tous les jours.
Une façon d'exprimer des facultés, un trop plein de talents,
comme les vols en formation des étourneaux
exécutant des ballets inlassablement
expriment leur dons, leur aptitudes,
et leur jouissance d'exister.
Les vols des étourneaux, ainsi que les pensées,
sont des sous-produits, dont l'effet est d'exprimer
et d'évacuer, un surplus d'énergie, de vitalité,
en unifiant les individus dans une activité commune.
Ce faisant, le groupe, l'espèce, envahit ainsi l'espace,
occupe son domaine attitré, crée son univers propre.
Les feuilles mortes (sous-produit) couvrent le sol,
colonisent et marquent le territoire autour de l'arbre.
Tout comme les étourneaux virevoltent sur du vent,
le cerveau humain pense, rêve, sur une perception réduite
et une interprétation biaisée du monde, sur une fiction.
Un du tout
Ce qui est en haut serait comme ce qui est en bas ?
Sans différence entre haut et bas ? Haut égal bas ?
C'est tout simplement qu'il n'y a ni haut, ni bas :
tout est au centre de tout,
tout est au milieu de tout.
Il n'y a pas de plan supérieur à un autre,
il n'y a pas de hiérarchie des mondes,
comme le divin qui serait supérieur à l'humain,
qui serait lui supérieur à l'animal,
lui même au dessus du végétal,
supérieur au minéral, etc etc.
Notre corps, fruit de milliard d'années,
est un assemblage, une composition,
d'éléments de tous les différents règnes,
où les micro organismes sont plus nombreux que nos propres cellules.
Chaque être transporte la Terre des origines
transformée par le rayonnement solaire.
Nous sommes issus du bouillon de culture "Terre",
nous sommes composés de ce bouillon de culture,
et nous sommes ce bouillon de culture.
Le jouet que nous avons sous le crâne,
le cerveau, nous enseigne l'unicité,
l'unicité de notre personne, de notre monade,
et l'unicité de notre vie, de notre existence,
mais dans une autre espèce ce paradigme
peut être tout autre, où l'être vivant se voit comme partie
d'un ensemble plus grand, une cellule d'un corps composé de milliards d'autres, et où la durée de vie d'une cellule n'a aucun sens tant que l'ensemble survit.
Notre conscience de l'unicité, de notre personne et de notre vie,
ne doit pas nous masquer qu'il n'y a pas de séparation
entre tout ce qui compose la planète "Terre".
Il n'y a pas de séparation, tout est relié,
pas besoin de s'inventer des religions, des idées flatteuses,
pour éprouver ce lien, une simple largeur de vue,
épurée au maximum de préjugés, le permet.
S'il y a bien des structures complexes,
aucune n'est fermée, ce qui me fait dire que
monade, et Monade, sont des objets fabriqués.
"Je" est un artefact, et le grand "Manitou" aussi.
Nous sommes autant un individu
qu'un château de sable sur la plage
avec un drapeau planté dessus
pour personnifier l'histoire
que se raconte notre cerveau.
Sens et raison d'être
Eprouver la vie.
Cultiver l'ouverture d'esprit,
la largeur de vue,
la profondeur du raisonnement,
la légèreté de l'intuition,
pour franchir les murs de l'illusion,
déconstruire les temples de la fiction,
& appréhender, entrapercevoir la réalité.
Just' trois
En naissant la nature nous lègue seulement trois éléments que nous pourrions qualifiés de fondamentaux et d'inaliénables :
- notre corps, avec notre cerveau et notre personnalité,
il est couramment admis que personne n'a à nous amputer d'une partie de notre corps, n'a à nous "laver" le cerveau, ou n'a à mettre notre personnalité sous influence;
- notre durée de vie, le temps que nous passerons sur cette terre,
que même si nous en ignorons la durée, personne d'autre que nous n'a à y mettre fin avant son terme;
- notre liberté, la nature ne nous fait pas esclaves,
nous ne naissons pas enchaînés, il est naturel de penser que personne n'a à nous priver de notre liberté.
Je ne vois rien d'autre qui puisse être aussi important, à la fois commun et propre à chaque être humain qui vient de naître.
Tout le reste est légende, légende, ou "légende".
Il est à noter que :
- celui qui attente à notre intégrité, est qualifié de tortionnaire, de bourreau,
- celui qui met fin à notre vie, de meurtrier, d'assassin,
- ou celui qui asservit ou emprisonne, d'exploiteur, d'oppresseur, de négrier, de geôlier,
et que le plus souvent et de loin, il agit dans le cadre d'un collectif,
pour le compte d'un groupe, d'une organisation légale ou non,
soumis à une chaîne de commandement,
et rarement pour son propre compte.
Rien de connu
L'important, plus encore que ce qui est pensé et ce qui est dit, étant ce qui est ressenti au plus profond, l'important est ce qui est éprouvé en soi.
Par exemple : alors qu'il est facile de penser, et de ressentir, qu'il y a un Grand Architecte qui dirige tout sur Terre depuis là haut, parce qu'on colle ici un personnage connu dans une fonction précise d'organisation du monde, tout semble cohérent ; il est plus difficile de concevoir qu'il n'y a rien, pas de plan, qu'il n'y a besoin de personne pour que cela fonctionne, que les choses sont par elles mêmes et sont leur propre finalité, et qu'au bout du compte tout ce qui compose l'univers est vain et fugace. Difficile à concevoir, encore plus difficile à ressentir, et à éprouver en soi n'en parlons pas.
Mais si on s'y essaye cela ouvre des fenêtres sur des espaces immenses, et des abîmes aussi, en fait sur rien de connu.
Super banco
...ou la lueur d'espoir en plein jour
Vivre c'est d'abord mettre à l'épreuve sa capacité de survie, vérifier sa viabilité, puis c'est mettre à l'épreuve son environnement, tester et ressentir le monde alentour. En cas de réponse négative, à savoir que l'être n'est pas viable, ou que l'environnement n'est pas viable pour l'être, celui ci disparaîtra et n'aura pas de descendance.
Le verbe en français qui recouvre les deux sens "mettre à l'épreuve" et "ressentir", à la fois actif et passif, est le verbe "éprouver".
Parce que la vie n'est dans le fond qu'une expérience, pour préciser le verbe "éprouver" doit y être accoler le verbe "expérimenter".
Ensuite l'être est absolument libre de faire tout ce qui lui paraît sur le moment le plus approprié, ou ce qui va lui apporter le plus de satisfaction personnelle, et ce quel que soit le résultat final, que se soit un échec ou une réussite n'a aucune importance, l'intérêt réside seulement dans l'expérience, dans l'action d'expérimenter, ceci plutôt que cela, ou rien du tout, et ce de par son propre choix.
Nul droit de faire ou non ne tient devant la nature, nul devoir envers qui ou quoi que ce soit, aucun être vivant ne doit quoi que ce soit à un autre en particulier, la seule reconnaissance qui soit fondée est envers la nature entière, l'univers.
Bien que la vie soit fugace, courte de quelques décennies, une étincelle dans le temps, et vaine, c'est la seule danse que nous danserons, - qu'une danse elle a la même fonction : l'expression d'un talent, - en être un acteur et un témoin conscient est déjà un bonheur aussi infini que la conscience qu'on peut avoir de la vie et de l'univers.
Mais il y a plus, au delà de la contemplation, nous pouvons aiguiser nos sens pour percevoir le recommencement et le changement permanents qui se déroulent sous nos yeux, et, pour saisir ces petits riens qui font le plaisir de vivre... être à l'affût.
Lieu d'ébauche
... ou "le débauche"
Pour résumer, tout ce dont je peux être sûr :
Tout ce qui compose un être vivant, et donc un être humain, vient de la Terre.
Tous, ne sont que poussières assemblées éphémèrement en pâtés humides,
La conscience, ainsi que la conscience de son individualité,
dont certains sont équipés est un talent,
une propriété qui s'est développée en un talent.
Ni sa position dans la chaîne alimentaire, ni son niveau d'intelligence,
ne font qu'une forme de vie serait supérieure à une autre.
Pas plus que l'atome d'uranium n'est supérieur à celui d'hydrogène.
l'espèce humaine n'est pas au dessus de la biosphère,
il n'y a pas d'espèce "élue", juste une qui s'impose pour quelques temps,
de même il n'y a pas d'espèce divine au dessus de l'homme.
C'est de nous être placé au dessus de la nature
quand nous avons commencé à nous adonner à l'agriculture,
et à créer des sociétés hiérarchisées,
qui a engendré chez nous l'idée de transcendance.
Ce lien de verticalité a remplacé celui d'appartenance à la nature,
la conscience du fait d'en faire partie intégrante,
et nous a fait créer des entités aux pouvoirs terribles
pour nous dominer nous, et à qui nous soumettre.
Le cerveau performant dont l'homme se flatte
l'incline à prendre les autres êtres vivants pour des cons
et par sens de la justice, lui fait craindre une entité résidant
dans les cieux qui serait plus douée que lui.
L'homme est de la terre qui pense, ou plutôt de la terre qui rêve.
C'est de la terre qui vit dans un rêve, dont l'existence se déroule dans un rêve.
Si la réalité vous intéresse, tentez de la voir comme
si vous étiez n'importe quoi d'autre qu'un être humain,
c'est à dire en oubliant la légende, le storytelling,
qui soutient votre personnalité.
S'il peut être intéressant de jouir de sa conscience
en tant que conscience humaine,
il peut être aussi profitable de la ressentir
en tant que simple être vivant, d'abord animal,
parce que nous sommes d'abord animal, mais aussi végétal,
parce que notre corps est pour grande partie végétal par ce qu'il contient.
Et parce que nous sommes encore plus un assemblage
de particules minérales, il peut être encore plus épanouissant
d'expérimenter notre conscience comme minéral.
Faire l'expérience d'être un "cristal qui songe".
Poussières nous fûmes, poussières nous serons.
Nous pouvons être sûrs que la vérité n'est pas sur un nuage dans les cieux,
et que par ailleurs la réalité s'exprime dans n'importe quel grain de poussière.
Zénith (plus rien) nadir
... ce dont je peux être sûr, la suite
Quand la liberté d'expansion est possible, l'individualité, - c'est à dire le fait que la vie s'exprime à travers des individus -, découle de la nécessité qu'a la vie d'éprouver ce qui environne le vivant.
La vie a besoin pour se perpétuer de s'expandre partout où elle peut, l'expansion est le moteur de ce qui est vivant, cette expansion se réalise en éprouvant ce qui environne l'être vivant, par tâtonnements, un peu à gauche un peu à droite, elle se manifeste par le mouvement, par la conquête, expansion dans l'espace ou expansion de la conscience, c'est toujours en vue de l'occupation d'un nouveau territoire.
La condition pour que la vie mette en oeuvre cette expansion est la liberté. La liberté de repousser plus loin les limites.
L'élément le plus à même de profiter de cette liberté pour éprouver son environnement afin d'en chercher les limites est l'individu.
L'individu, c'est à dire l'être vivant autonome, animé par son besoin d'expansion, mu par sa pulsion d'éprouver, usant de ses facultés d'adaptation, jouissant de toute la liberté que lui permet l'environnement, est le meilleur propagateur de la vie.
Dans l'expression "mon corps m'appartient" seul le terme "corps" est réel. Le corps que je dis mien ne m'appartient pas, il m'a été prêté par "la vie sur terre" pour un temps restreint avec comme prix du loyer à payer la tâche de l'entretenir, de le nourrir, de faire vivre tout les organismes qui le composent. Mon corps n'est pas non plus mien parce que JE n'est qu'une oeuvre de fiction. JE est comparable à un personnage de roman, ce qui ne veut pas dire que JE joue un rôle et que ce rôle n'est pas moi, au contraire, la personnalité ainsi construite est authentique et sincère. JE est une construction, et de plus pour une bonne part "ce sont les autres qui nous font".
La faculté qu'a le cerveau à se voir comme un individu et à mouvoir celui ci à droite ou à gauche, ne fait pas de l'individualité autre chose qu'un système de guidage personnel autonome, avant d'être un masque de théâtre le temps d'une passionnante improvisation.
Qui sont les vrais acteurs derrière ce masque ? Quelques histoires de lointains ancêtres, quelques archétypes, quelques espèces disparues, quelques gènes, "la vie sur terre" depuis quelques centaines de millions d'années, quelques formes de vie primaires, quelques axiomes, quelques forces, et le temps.
De même que l'individu est une forme performante qu'a trouvée la vie pour se répandre, le fait est que quand cet individu est pourvu d'une conscience, et par conséquent de la conscience de son individualité, il améliore ses capacités d'éprouver, ses possibilités d'expansion, et surtout il augmente ses facultés d'adaptation, parce qu'il a alors le pouvoir d'interagir avec son environnement.
La conscience de mon individualité est en fait un outil bien pratique pour faire face à l'adversité. Au même titre que savoir courir vite permet d'échapper aux crocs et aux griffes. Ceci dit, une fois à l'abri du danger, qu'il est doux de pouvoir jouir de la conscience de son individualité, mon corps permet à la vie de s'exprimer en et à travers lui, et en récompense ma conscience se satisfait d'éprouver la vie, de ressentir la douceur de vivre, la joie d'appréhender le monde autour, d'expérimenter de nouveaux plaisirs.
Ca dure ce que ça dure, autant festiner.